Un nouveau rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) indique que les restrictions à l'exportation de matières premières critiques se généralisent alors que la demande s'envole dans le sillage des transitions écologique et numérique et en réaction à l'inquiétude grandissante pour la sécurité économique.
Le rapport "OECD Inventory of Export Restrictions on Industrial Raw Materials" fournit des données, actualisées chaque année, sur le périmètre, le type et l'évolution des restrictions à l'exportation recensées pour 65 matières premières industrielles et 82 pays producteurs.
L'édition 2025 couvre la période allant jusqu'à fin 2023. Il en ressort que le nombre de matières premières industrielles soumises à au moins une restriction à l'exportation a plus que quintuplé depuis 2009. Cette tendance a connu une forte accélération en 2023, où plus de 500 nouveaux produits minéraux bruts sont venus allonger la liste. C'est plus du double par rapport à 2022 et près de trois fois plus qu'en 2021.
Cette évolution cadre avec celle, plus générale, du paysage mondial marqué par la montée des tensions géopolitiques et de la concurrence stratégique.
L'éventail des mesures commerciales auxquelles il est recouru évolue. Si les taxes et les obligations de licence restent les plus communément utilisées, on assiste ces dernières années à une montée en flèche des restrictions de nature quantitative, comme les interdictions d'exporter et les quotas. Depuis 2019, les interdictions d'exporter progressent toujours plus, ce qui témoigne d'une volonté accrue des pouvoirs publics de préserver la valeur à l'intérieur des frontières.
Lien (anglais): OECD Inventory of Export Restrictions on Industrial Raw Materials